
- Contemporaine (Danse)
31 mar. 2014
« J’ai découvert Ce que j’appelle oubli de Laurent Mauvignier dès sa sortie aux Éditions de Minuit. La forme même du texte immédiatement m’a passionnée. C’est une unique phrase, une longue phrase interminable qui imbrique le jeu des corps et la structure littéraire d’une façon radicale.
Cette matérialisation de la chair rend le texte très sensuel. Il est habité corporellement, avec des textures très diverses ; le corps agressif, vif, violent, le corps plus lascif, sensuel, malsain, amoureux…
Mais le corps chez Mauvignier est également politique. Plusieurs questions sont posées, une profonde réflexion sur l’exclusion, la marge, la société, le consumérisme, tout cela à travers le dialogue silencieux des corps.
J’ai pensé que la danse pouvait s’emparer du sujet, en mettant en perspective le récit, et en déployant une écriture chorégraphique qui lui serait spécifique.
Et puis évidemment il faudra faire entendre ce texte, extrêmement âpre, sans concession, dans son inexorabilité, dans sa beauté et dans son émotion. » Angelin Preljocaj